Déprise rurale
- grenierdimages
- 22 juil.
- 2 min de lecture

Comme pour Trait de vie, notre regard sera systémique. A travers des personnages forts, des portions de vie, nous interrogeons les liens humains à la bartavelle. Le fil qu’Ariane et la bartavelle nous dessinent, croise plusieurs thèmes: l’évolution des sciences, les rapports humains au vivant, l’évolution des milieux alpins et le travail.
Mais un seul thème relie tous les autres : la déprise rurale. La bartavelle, comme la perdrix grise dans les milieux de bocage, est le symbole vivant d’un éloignement des hommes avec la nature. Aussi mimétiques et invisibles qu’elles soient, les bartavelles dépendent du pastoralisme. La modification de leur habitat est la principale cause de la fragilisation de leurs populations.
Marcel Pagnol a publié ses Souvenirs d’enfance en 1957. Le récit de La Gloire de mon père commence ainsi : “Je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers”. Au milieu du XXè siècle, alors que le tracteur n’a pas encore totalement remplacé l’animal de trait, Pagnol réalise que le monde agricole se transforme inéluctablement.
Dans notre film, les références au récit de La Gloire de mon père ancrent notre histoire dans un continuum déjà en place à la fin du XIXè. Pagnol soulève une dichotomie entre les urbains et les ruraux : “Mon père, enfant des villes, prisonnier des écoles, n’avait jamais tué ni poil, ni plume.”
L’effondrement des sociétés paysannes s’est opéré au profit d’une société de production. Il faut produire de la connaissance, du loisir, de la nourriture… en quantité industrielle. Zonage, spécialisation des territoires; Là des réserves, ici l’intensification. L’espace rural est déserté, démembré. Aujourd'hui il faut s’accrocher pour réinventer une organisation sociale en “connexion” avec l’environnement naturel.
Comprendre et suivre la bartavelle, c’est se donner l’occasion d’une lecture du paysage et de nous-même.
コメント